Bonjour à tous,
Nous avons entendu, comme vous, les propos de Carlos Leitao, ministre des Finances, titulaire de la SAQ, à TVA hier soir. Le ministre dit être satisfait des efforts d’optimisation faits par la SAQ, faisant ainsi référence, entre autres, aux suppressions de postes des derniers mois. En même temps, il se questionne sur la place de l’État dans la vente d’alcool.
Pourtant, la SAQ ne s’est jamais aussi bien portée. Les dividendes versés au gouvernement n’ont jamais été aussi élevés que maintenant. Doit-on encore une fois rappeler que les dividendes de la SAQ sont passés de 500 millions à plus d’un milliard de dollars en 10 ans? Les charges d’exploitation sont au plus bas, étant passées de 25,2% en 2005 à 18,6% en 2016. Même le coût des bouteilles de vin est désormais comparable à celui de l’Ontario.
Le ministre des Finances devrait arrêter de laisser planer le doute sur l’avenir de la SAQ. L’État ne peut pas se priver de plus d’un milliard de dollars en dividendes et de 600 millions de dollars en taxes. La SAQ est essentielle pour assurer la souveraineté économique du Québec et pour assurer la stabilité des économies régionales. Il est faux de prétendre que le privé pourrait verser autant d’argent à l’État par le truchement de taxes spéciales. L’exemple de l’Alberta, qui a privatisé son Liquor Board en 1994, est éloquent à ce sujet : la province s’est privée de plus d’un milliard de dollars depuis cette mauvaise décision.
Doit-on s’inquiéter? Non. Mais il ne faut pas être désinvolte. Il faut être vigilant et se préparer à lutter. Il faut voir dans ces déclarations du ministre une tactique pour nous ébranler et nous faire peur. La SAQ va tenter de s’en servir pour nous faire faire des concessions lors de notre négociation.
Tout cela renforce notre conviction que nous sommes, nous, le SEMB SAQ (CSN), avec, entre autres, nos alliés du SPTP SAQ (CSN), du STT SAQ et de la CSN, les derniers remparts pour contrer la
privatisation/libéralisation de la SAQ. Notre convention collective actuelle, par plusieurs clauses dissuasives, protège l’ensemble de l’entreprise contre la privatisation/libéralisation. Ceux qui vous diront le contraire, ceux qui vous diront que de faire des compromis ou des concessions assurera notre avenir, et bien, ceux-là sont des menteurs.
Il est très important de savoir une chose quant à notre négociation dès aujourd’hui : nous avons proposé à l’employeur deux solutions pour assurer la pérennité de l’entreprise face aux velléités du gouvernement, et pour faire face à tous les futurs possibles pour la SAQ. L’employeur a rejeté du revers de la main nos solutions. Nous y reviendrons dans les prochaines semaines.
Restons debout, restons forts, restons unis,
Solidairement,
Alexandre Joly
Président du SEMB SAQ (CSN)